Saint-Paul de Vence, village aux mille vies

Dans l’arrière-pays niçois, l’urbanité s’efface peu à peu, laissant place aux collines tapissées d’oliviers et de cyprès. C’est depuis la route départementale que Saint-Paul de Vence se révèle, baigné par la lumière du jour ou sublimé par l’éclat de ses remparts illuminés la nuit. Niché dans un écrin végétal, ce village de pierres raconte un millénaire d’histoire : cité-frontière, terre de paysans vouée aux fleurs à parfum, refuge d’artistes séduits par sa lumière.

Signac, Dufy, Soutine… Au début du XXe siècle, les plus grands y installent leurs chevalets, inspirés par les paysages et les couleurs intenses. Chez Robinson, future Colombe d’Or, des liens d’amitié naissent autour de la famille Roux, toujours gardienne du lieu. La convivialité et la cuisine de Titine Roux conquièrent Matisse, Picasso, Léger, Chagall… bientôt rejoints par les artistes engagés dans l’aventure visionnaire de la Fondation Maeght.

Aujourd’hui encore, l’élan artistique se poursuit avec ferveur à travers les expositions de la Fondation Maeght et de la Fondation CAB, dédiée à l’art minimal et au design.

Franchie la porte monumentale flanquée de sa tour à machicoulis, on emprunte la rue Grande et son lacis de ruelles. L’histoire et l’art s’y côtoient en permanence : les personnages de Folon s’élèvent dans la chapelle, la maison de Prévert attire les poètes, les galeries et ateliers célèbrent la création contemporaine. Le clocher sonne midi, les boules claquent sur la place… Comme les stars du cinéma d’hier, il ne faut que quelques instants en terrasse pour ressentir toute la magie de Saint-Paul de Vence, à la fois intime, rayonnant et hors du temps.

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